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XXVI


Les hôtes de lord Dorincourt n’eurent pas plus tôt quitté le salon que M. Havisam, abandonnant sa place près du feu, s’approcha du sofa. Il regarda quelques instants l’enfant qui y était étendu dans une pose pleine de grâce et de laisser-aller. Une de ses jambes pendait sur le bord, et sa tête reposait sur son bras replié. Les couleurs de la santé, de la quiétude heureuse, brillaient sur le visage du petit garçon, tandis que les ondes brillantes et soyeuses de ses cheveux blonds se répandaient sur les coussins de satin du sofa. Un plus charmant modèle eût été difficilement imaginé par un peintre.

Tout en le considérant, M. Havisam frottait son menton ; l’expression de son visage dénotait l’abattement.

« Eh bien ! Havisam, dit la rude voix du comte derrière lui, qu’y a-t-il ? car il est évident qu’il y a quelque chose. Que se passe-t-il d’extraordinaire, si je peux le savoir ? »

Le vieil homme de loi se retourna, toujours frottant son menton : ce qui était pour lui le signe d’une grande perplexité.

« De mauvaises nouvelles, répliqua-t-il ; de très mauvaises