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XXIX


Peu de jours après le grand dîner donné au château de Dorincourt, presque toutes les personnes qui, en Angleterre, lisaient les feuilles publiques, connaissaient l’histoire romanesque de ce qui se passait chez le vieux comte. Cela constituait vraiment un récit très intéressant, quand on donnait tous les détails. Tout le monde parlait du petit Américain qui avait été amené en Angleterre pour être lord Fautleroy. C’était, disait-on, un très bel enfant, qui déjà avait trouvé moyen de rendre chacun fou de lui. On parlait du comte son grand-père, si orgueilleux ; de la jeune veuve sa mère, à qui le vieux lord n’avait jamais voulu pardonner son mariage avec le capitaine Errol ; de l’étrange mariage de Bévis, le dernier lord Fautleroy ; de sa femme, Américaine aussi, que personne ne connaissait, dont personne n’avait soupçonné l’existence jusque-là, et qui apparaissait tout à coup avec son fils, prétendant que cet enfant était le véritable lord Fautleroy et réclamant ses droits. Ces événements étaient le sujet de toutes les conversations et des commentaires de tous les journaux.