Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/266

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étendue devant le foyer. Il avait de beaux traits, un nez aquilin, une longue moustache blanche et un regard perçant.

« Mme Errol, je pense ? ajouta-t-il.

Mme Errol, répliqua celle-ci en s’inclinant.

— Je suis le comte de Dorincourt, » ajouta-t-il.

Le comte s’arrêta un moment et, presque inconsciemment, ses regards tombèrent sur les yeux qui se trouvaient en face de lui. Ils ressemblaient tellement à ceux qui s’étaient levés si souvent vers les siens pendant ces derniers mois, à ces beaux yeux si limpides, si affectionnés, qu’ils lui donnèrent une singulière sensation.

« Votre enfant vous ressemble, dit-il brusquement.

— On me l’a dit souvent, mylord, mais j’aime à croire qu’il ressemble aussi à son père. »

Comme lady Lorridale le lui avait dit, la voix de Mme Errol était douce, ses manières simples et dignes. Elle ne semblait pas le moins du monde troublée par l’arrivée de ce visiteur inattendu.

« Oui, répliqua le comte, il ressemble aussi à… à mon fils. »

Il leva la main vers sa grosse moustache blanche et la tira rudement :

« Savez-vous, dit-il, pourquoi je suis venu ici aujourd’hui ?

— J’ai vu M. Havisam, commença Mme Errol, et il m’a parlé de réclamations qui avaient été élevées par la femme…

— Je suis venu pour vous dire, interrompit le comte, que ses droits seront examinés et contestés, s’il y a lieu. Je suis venu pour vous dire que votre fils sera défendu par tous les moyens que la loi met en mon pouvoir ; que ses droits…