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XXXIII


Une chose étonnante, c’est combien d’événements extraordinaires peuvent arriver en peu de temps. Il n’avait fallu que quelques instants, à ce qu’il semblait du moins, pour changer tout l’avenir du petit garçon que nous avons vu, au commencement de notre histoire, assis les jambes pendantes sur un baril, dans la boutique d’un épicier de New-York, et pour transformer la vie simple et modeste qu’il menait auprès de sa mère, dans une rue retirée, en une vie luxueuse dans un des plus beaux châteaux d’Angleterre. En quelques instants il était devenu un noble lord, le petit-fils d’un comte, l’héritier de domaines immenses et d’une fortune considérable, le représentant enfin d’une des plus anciennes familles de la Grande-Bretagne. — Quelques autres instants encore avaient fait du petit lord un orphelin, ne possédant pas un penny, n’ayant aucun droit aux splendeurs dont il avait joui, et même, aux yeux de bien de gens, pour un misérable intrigant, qu’on pouvait chasser comme un imposteur. Troisième et dernière métamorphose, qui ne prit pas plus de temps que les autres : la face