Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/303

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Miss Viviane, voici mon vieil ami M. Hobbes, dit l’enfant en lui présentant l’épicier, et mon autre ami Dick. Je leur ai dit combien vous étiez belle, et je leur ai promis qu’ils vous verraient si vous veniez pour mon jour de naissance. »

Miss Viviane donna une poignée de main à M. Hobbes et une autre à Dick, leur parla de leur voyage, de l’Amérique, de ce qu’ils avaient fait ou vu depuis qu’ils étaient en Angleterre. Cédric l’écoutait avec ravissement, heureux de penser que ses deux amis allaient avoir, comme lui, la belle miss en admiration et en adoration.

« C’est bien la plus jolie dame que j’aie jamais vue, déclara Dick à M. Hobbes, quand miss Viviane les eut quittés, en les saluant d’un sourire ; oui, la plus jolie et la plus aimable. » Et il la suivait des yeux tandis que, toujours accompagnée de Cédric, elle parcourait les groupes des paysans, les regardant danser, disant un mot gracieux à l’un et à l’autre.

La gaieté continuait à régner dans le parc ; les jeux attiraient tous les amateurs ; les orchestres étaient toujours entourés de danseurs et de danseuses, et les tables, les buffets garnis de victuailles de toutes sortes, n’étaient pas non plus désertés. Tout le monde semblait parfaitement heureux, à commencer par le petit héros de la fête.

Un autre homme aussi était heureux ; c’était un vieillard qui, quoiqu’il eût toujours été riche et haut placé, n’avait jamais connu le bonheur véritable. Peut-être se sentait-il plus heureux qu’il ne l’avait jamais été, parce qu’il se sentait meilleur. Il n’était pas, en réalité, devenu aussi bon que Cédric s’était toujours imaginé qu’il l’était ; mais du moins il commençait à aimer