Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/307

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même jour, allant de l’un à l’autre, envoyant çà et là un petit signe de tête à ceux qui le saluaient, parlant à ceux qu’il connaissait, montrant à ses deux amis, M. Hobbes et Dick, les choses les plus intéressantes de la fête, ou bien encore se tenant près de sa mère ou des autres dames, les écoutant causer ou causant avec elles, le noble lord se répétait qu’il ne pouvait trouver pour petit-fils un enfant qui satisfît mieux son orgueil et qui représentât plus dignement sa race.

Les plus importants parmi les tenanciers s’étaient réunis près d’une grande tente où devait être servie une grande collation, et ils s’y préparaient en portant des santés, selon la mode anglaise. Ils avaient bu à celle du comte avec plus d’enthousiasme qu’ils ne l’avaient jamais fait jusque-là. On proposa ensuite celle de lord Fautleroy.

Si quelqu’un avait eu des doutes sur la question de savoir si Cédric était aimé ou non de ses futurs vassaux, il aurait été complètement rassuré par la clameur, accompagnée d’applaudissements, qui s’éleva à cette proposition. Même la présence des dames du château, qui assistaient à la fête, n’eut pas le pouvoir de contenir les éclats de joie de tous ces braves gens, et de les empêcher de pousser les hourras les plus énergiques, pendant qu’ils contemplaient, entre le comte et sa mère, le petit lord, dont le contentement se lisait sur la figure radieuse, en se voyant l’objet d’une pareille ovation.

« Que Dieu, le bénisse, le pauvre cher petit ! disaient les bonnes femmes, tandis que Cédric saluait à droite et à gauche ; que Dieu le bénisse !

— C’est parce qu’ils m’aiment, n’est-ce pas, Chérie ? disait