Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/54

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« Hourra ! hourra ! Errol ! criaient les autres garçons en dansant et en poussant des acclamations ; hourra ! Billy ! » car Billy, celui dont Cédric avait parlé à M. Havisam, au sujet de la marchande de pommes, était son rival dans cette occasion.

« Je crois vraiment qu’il va gagner la course, se dit l’homme de loi. » La manière dont les jambes rouges battaient le pavé, les cris des enfants, les efforts de Billy, dont les jambes brunes n’étaient pourtant pas à mépriser, avaient produit en lui un certain excitement.

« Je ne peux pas m’empêcher d’espérer qu’il va gagner, » ajouta-t-il.

À ce moment, les cris et les clameurs redoublèrent, ainsi que les danses et les sauts. D’un dernier élan, le futur comte de Dorincourt venait d’atteindre le candélabre de becs de gaz qui servait de but, juste deux secondes avant que Billy lui-même le touchât.

« Trois hourras pour Cédric ! s’écria la troupe bruyante ; trois hourras pour Cédric Errol ! »

M. Havisam sortit sa tête entièrement de la fenêtre du coupé, et avec un de ces sourires secs avec lesquels il tâchait d’éclaircir sa physionomie :

« Bravo ! lord Fautleroy ! » s’écria-t-il.

Et M. Havisam donna l’ordre au cocher de repartir.

Comme la voiture s’arrêtait devant la maison de Mme Errol, l’homme de loi vit venir, bras dessus, bras dessous, le vainqueur et le vaincu, suivis par la bande bruyante. Le teint de Cédric était très animé ; ses yeux brillaient encore plus que de