Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/130

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sarcasme, qu’elle n’eut pas assez de présence d’esprit pour le rappeler, et s’expliquer avec lui. Les différentes questions et les plaisanteries qu’il lui avait déjà faites au sujet de M. Belfield, lui firent supposer que ce qu’il avait précédemment soupçonné, lui paraîtrait à-présent confirmé, et qu’il en conclurait que tout ce qu’elle pourrait alléguer pour prouver son indifférence, ne serait qu’une suite de ce penchant insurmontable qu’il supposait aux femmes, en certaines occasions, à l’hypocrisie et à la dissimulation, défauts qu’il leur avait ouvertement reprochés.

Ce contre-temps l’empêcha d’abord de s’occuper du sujet de sa visite, ou d’y prendre le même intérêt que la première fois ; cependant la bonté de son cœur ne la laissa pas long-temps dans cette situation, sur-tout, lorsqu’en entrant dans la chambre, elle apperçut sa nouvelle amie en pleurs. De quoi s’agit-il ? s’écria-t-elle tendrement ; je me flatte qu’il ne vous est rien arrivé de fâcheux. Votre frère