Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/160

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Cécile, piquée autant que surprise de ces derniers mots, fut un moment à savoir ce qu’elle lui répondrait ; et M. Harrel, se méprenant volontairement, et expliquant ce silence en faveur de son protégé, prit sa main et lui dit : allons, vous êtes trop honnête pour vouloir vous moquer d’un homme tel que le chevalier Floyer. Il n’y a pas une femme à Londres qui ne voulût être à votre place, et je ne connais pas un seul homme en Angleterre qui mérite de lui être préféré.

Cécile retirant sa main sans chercher à lui cacher son dépit : non, monsieur, reprit-elle, cela ne se passera pas ainsi ; le refus que j’ai fait de la main du chevalier, au même instant où vous me la proposâtes de sa part, ne saurait vous être échappé, et vous ne pouvez ni vous y être mépris, ni l’avoir oublié : vous auriez tort d’être surpris que je vous témoigne combien je suis outrée de votre inconcevable opiniâtreté à ne pas vouloir lui faire connaître mes dispositions.

Les jeunes personnes élevées en pro-