Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/13

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poids aux conseils que je vous donnai la dernière fois que j’eus l’honneur de vous voir, et empêche qu’une générosité déplacée ne nuise à votre fortune. Vous êtes bien obligeant, dit Cécile ; mais malheureusement, ce service vient trop tard. Alors, elle lui raconta en peu de mots ce qui s’était passé, et la somme considérable qu’on lui avait, pour ainsi dire, arrachée. Il l’écouta avec étonnement et fureur ; et après avoir amèrement déclamé contre Harrel : pourquoi, dit-il, avant de signer, avant de se laisser abuser par un artifice aussi grossier, pourquoi ne m’avoir pas fait appeler ? Je voulais, je souhaitais de le faire, s’écria-t-elle ; mais j’avais donné ma parole ; elle avait été confirmée par le serment le plus solemnel et le premier que j’eûsse fait de ma vie. Un serment extorqué de cette manière, répondit-il, ne saurait vous obliger ; le casuiste le plus scrupuleux n’aurait pas hésité à vous en délier. On vous en a imposé, et pardonnez, si j’ajoute que vous êtes très-blâmable :