Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/179

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appris que ce malhonnête tuteur avait su les appaiser, en les assurant que sa pupile lui prêterait assez d’argent pour les satisfaire tous.

Cécile ne vit alors que trop clairement pourquoi il avait tant insisté pour qu’elle ne quittât pas sa maison, et combien il lui importait qu’elle restât encore chez lui ; et elle s’étonna moins de ses sollicitations à cet égard. Combien il est difficile, s’écria-t-elle, à moins qu’on n’ait vécu avec eux, de connaître les gens du monde ! J’avais bien soupçonné, dès les premiers moments, qu’il était prodigue et négligent ; mais je ne l’aurais jamais cru coupable de bassesse, et de fausseté… J’avoue que je ne m’étais jamais attendue à le trouver tel ; et sa légèreté paraissait incompatible avec la dissimulation. Sa légèreté, repartit M. Monckton, ne venait point de son naturel, elle était forcée ; son esprit était aussi factice que son goût pour les amusements. Il n’avait aucun talent distingué ; ses vices n’étaient point l’effet de ses passions. Si l’économie