Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/188

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’amour et au respect dont ceux qui vous connaissent sont pénétrés pour vous ? Supposé, lui dit Cécile avec un sourire forcé, que je misse votre amour et votre respect à l’épreuve, croyez-vous qu’ils pussent la soutenir ? Oui, réellement, je le crois. J’ai souhaité mille et mille fois de pouvoir vous prouver mon attachement, et vous montrer que si je vous aime, ce n’est pas à cause de votre naissance, du rang que vous tenez dans le monde, et de la faculté que vous avez de me faire du bien ; mais parce que vous êtes si bonne, si douce, si tendre pour les malheureux, et si honnête avec tout le monde ! arrêtez, arrêtez, s’écria Cécile ; laissez moi essayer si vous répondrez franchement et sincèrement à ce que je me propose de vous demander. Oh ! oui, s’écria-t-elle vivement, fût-ce même le secret le plus cher que j’eusse au monde. Il n’est rien que je voulusse vous taire ; je vous ouvrirai mon cœur, et je m’estimerai heureuse que vous le permettiez ; car je suis sûre