Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/32

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d’aussi peu d’importance. Pour mes intimes amis, le nombre en est si petit, qu’il n’est guère vraisemblable qu’ils ayent été mal informés. Pardonnez-moi, s’écria-t-il, ce que j’ai su, je l’ai appris d’une personne qui devait naturellement être bien instruite. Je vous conjure donc, ajouta Cécile, de m’apprendre qui est cette personne. — M. Harrel lui-même, qui l’a dit en ma présence, à une dame, dans une assemblée publique, et assez haut pour que je pûsse l’entendre. Actuellement même, continua-t-il, à peine suis-je détrompé ; vos engagements paraissaient si positifs, Votre liaison si intime… si… constatée… je veux dire… Il hésita et fut embarrassé ; puis tout-à-coup il s’écria : Vous êtes donc libre ?… Ah, Mademoiselle !… à combien de gens une découverte aussi dangereuse pourra devenir fatale ! Pouviez-vous croire, lui demanda Cécile, s’efforçant de reprendre son ton ordinaire, qu’il fût impossible de résister au chevalier Floyer ? Oh ! non, s’écria-t-il, au contraire je me suis mille fois étonné de son