Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/59

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nécessité qu’il y avait de ne pas tarder davantage à examiner l’état de ses affaires. Madame Harrel l’assura qu’il lui était impossible de suivre son conseil ; que son unique étude était d’imaginer de nouveaux moyens de le distraire, attendu qu’il devenait tous les jours plus chagrin, et si emporté, qu’elle n’osait plus rester seule avec lui.

La maison était plus fréquentée que jamais ; on n’était occupé que d’amusements. Parmi ceux qui y étaient les mieux reçus, comme les plus propres à remplir ce but, M. Morrice était un des premiers. Le talent singulier qu’il possédait d’unir des manières humbles et rampantes à la gaieté la plus constante et la mieux soutenue, le rendirent si utile, qu’il ne fut bientôt plus possible de se passer de lui. Quoique son premier but, en tâchant de se faire admettre, eût été d’entretenir la connaissance de Cécile, il fut cependant très-content de la tournure que la chose avait prise, puisque sa vanité ne l’avait jamais assez aveuglé pour oser