Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/141

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

frère ; il serait fort impertinent à moi de prétendre qu’il fût de ma connaissance.

Desireriez-vous de le connaître ? Moi ! quelquefois je le voudrais, dit-elle en rougissant un peu, relativement à mon frère.

Ah, Henriette ! répartit Cécile, en secouant la tête, l’enthousiasme de votre frère pour la société des grands vous a gagnée. Après l’avoir si long-temps blâmé, prenez garde qu’à votre tour vous ne finissiez comme lui, par la trouver aussi dangereuse qu’elle vous paraît attrayante. — Je ne cours aucun risque, mademoiselle, répartit-elle, car ces personnes sont tout-à-fait hors de ma portée : à peine suis-je à même de les appercevoir, et il pourrait fort bien arriver que je ne les reverrais jamais ! — Les personnes, lui dit Cécile en souriant, que vous distinguez, sont donc en grand nombre ? — Oh ! non, en vérité, je n’en distingue qu’un seul. Il ne saurait y en avoir… Je veux dire qu’il n’y en a que très-peu… Elle fit un effort pour se retenir, et se tut.