Page:Burney - Evelina 2.djvu/38

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priée de remontrer à son époux la dureté de ses procédés. Elle m’a promis de saisir la premiere occasion pour lui en faire des reproches, & elle s’en seroit acquittée sans délai si les dispositions actuelles du Capitaine avoient permis d’espérer le moindre effet de ses représentations. En attendant, si l’on machinoit encore quelque nouveau dessein pour tourmenter la pauvre Madame Duval, je ne demeurerai surement pas spectatrice indifférente. Si j’avois pu prévoir que l’on en viendroit à de telles extrémités, j’aurois parlé plutôt, aux risques de me brouiller avec le Capitaine.

Madame Duval a gardé le lit toute la journée ; elle se dit froissée à mort.

Adieu, mon cher Monsieur ; voilà une lettre d’une longueur digne de servir de pendant à celles que je vous ai écrites de Londres.



LETTRE XXXIV.


Continuation de la Lettre d’Evelina.


Howard-Grove, 15 Mai.

Le Capitaine est insatiable ; si nous le laissions faire, il tourmenteroit la pauvre Mde. Duval à mort : il ne connoît d’autre plaisir que celui de l’effrayer & de la mettre en colere,