Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/114

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cendîmes à Ranelagh, ils parurent tous de mauvaise humeur. Nous fîmes nos parties : tout le monde fuyoit madame Duval, excepté moi. Je ne la quittai pas un instant ; et, de peur que je ne lui échappasse, elle ne quitta pas mon bras de toute la soirée.

Il y avoit une foule prodigieuse, et sans les soins particuliers de sir Clément Willoughby, nous eussions eu de la peine à nous procurer une loge avant qu’une moitié des assistans se fût retirée (on appelle loge, des réduits voûtés qui sont destinés pour les parties de thé). Lorsque nous fûmes placés, quelques dames de la connoissance de madame Mirvan, s’arrêtèrent pour lui parler, et l’engagèrent à faire avec elles le tour de la salle. Elle nous quitta : mais jugez quelle fut ma surprise quand je la vis revenir, accompagnée du lord Orville ! Les dames continuèrent leur promenade, et madame Mirvan s’assit avec nous : elle invita légèrement, mais avec politesse, le lord à prendre le thé avec nous ; il accepta à ma grande confusion.

Cette apparition me déconcerta de nouveau, comme tout ce qui me rappelle le souvenir du malheureux ridotto : d’ailleurs ma situation présente ajoutoit