Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/203

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« Mes yeux ! s’écria le lord, dont je ne connois pas le nom, et qui peut s’en servir pour contempler des murailles et des statues inanimées, tandis que les objets vivans que je vois devant moi, excitent l’admiration la plus réfléchie » !

M. Orville. « Personne n’est assez insensé pour comparer les charmes puissans de la nature à la symétrie d’une architecture, quelque supérieurs qu’en soient le dessin et les rapports ; mais quand on peut réunir, comme ici, sous un même coup-d’œil l’art dans tous ses chef-d’œuvres, et la nature dans toutes ses perfections, je crois qu’on en est d’autant plus heureux ».

Sir Clément. « Sans doute, mylord, que l’œil tranquille d’un philosophe impartial peut embrasser l’un et l’autre avec autant d’attention que de sûreté ; mais lorsque le cœur n’est pas aussi bien sur ses gardes, il se mêle aisément de la partie ; et dès-lors l’objet choisi est le seul auquel il s’arrête : tout le reste lui paroît indifférent et insipide ».

Mylord Orville. « À Dieu ne plaise que je veuille disputer à la beauté son pouvoir magnétique ; j’avoue volontiers que, quoique nous n’ayons plus de bâtimens publics pour y placer nos dieux