Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/257

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Madame Duval ne fut plus la maîtresse de cacher son trouble ; elle sauta en bas de sa chaise, en s’écriant d’une voix à moitié étouffée : « Le pendre ! non, on ne le pourra ! on ne l’osera pas ! Qu’ils l’essaient, s’ils en ont le courage ! — Mais tout ce que vous dites est faux ; je n’y ajoute pas la moindre foi. De ce pas je vais à Londres chercher M. Dubois ; rien ne peut me retenir ».

Madame Mirvan la pria de ne pas s’alarmer ; mais elle se précipita hors de la porte, et monta dans sa chambre. Lady Howard blâma les deux messieurs de s’y être pris si brusquement, et elle sortit pour suivre madame Duval. Je l’aurois accompagnée, si M. Mirvan ne m’avoit retenue ; et, après quelques éclats de rire, il me dit qu’il alloit lire ses instructions à l’équipage.

« Quant à lady Howard, poursuivit-il, je ne prétends pas l’enrôler, et elle restera libre de faire ce qui lui plaira ; mais, pour vous autres, j’en attends une parfaite soumission à mes ordres. Je me suis engagé dans une expédition hasardeuse : soyez sur vos gardes ; et si quelqu’un avoit des avis à me donner, qui pussent servir à avancer l’entreprise, qu’il parle, et je lui saurai gré de son zèle : mais si,