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jeune homme qu’elle eût vu en Angleterre. J’ai saisi la première occasion pour essayer de prier madame Duval, avec toute la modération possible, de me dispenser de cette partie. Je lui ai représenté de mon mieux combien il seroit indécent que j’acceptasse un cadeau de la part d’un jeune homme que je ne connois point ; elle s’est moquée de mes scrupules, en m’appelant une sotte petite campagnarde, qui a grand besoin d’apprendre l’usage du monde.

Le bal aura lieu la semaine prochaine. Je suis persuadée qu’il ne convient pas que j’y aille, et par cette raison je ferai tout ce qui dépendra de moi pour esquiver cette invitation. Miss Branghton pourroit m’être utile dans cette occasion ; elle a des vues sur M. Smith, et elle désapprouvera vraisemblablement qu’il m’ait choisie pour sa moitié ; de sorte qu’elle m’accordera volontiers ses bons offices.


11 juillet.

Oh ! mon cher monsieur, j’ai eu une frayeur mortelle, et en même temps un grand sujet de joie ; j’ai sauvé un homme, qui sans moi étoit perdu.

Madame Duval m’annonça ce matin qu’elle se proposoit d’inviter pour de-