Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/354

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voit arranger pour le soir : qu’il s’agissoit seulement de savoir où nous irions.

M. Smith. « Fi donc ! monsieur Tom, disputer avec une femme ; cela n’est pas dans l’ordre. Quant à moi, j’irai par-tout où ces dames voudront, pourvu que mademoiselle soit de la partie (c’étoit de moi qu’il prétendoit parler). Choisissez, miss ; je vous suivrai par-tout ; mais pas à l’église pourtant, s’il vous plaît, car les sermons me font peur ».

Miss Branghton. « Mon idée étoit que nous allassions chez Saltero ; n’êtes-vous pas du même avis » ?

M. Smith. « Vous savez bien, miss Biddy, que je me remettrai volontiers au choix des dames, et je n’ai point de volonté à moi ; mais il me semble pourtant qu’il feroit trop chaud aujourd’hui au café de Saltero. Cependant décidez, mesdames ; j’attends vos ordres ».

C’est un tic assez singulier que j’ai remarqué à cet homme : il prétend toujours se soumettre à l’avis de tout le monde, et il ne manque jamais de désapprouver celui qu’il n’a pas proposé ; cela ne l’empêche pas de passer chez les Branghton pour un homme parfaitement bien élevé.

M. Branghton. « Il n’y a qu’à aller