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Je suppose, monsieur, que cette entrevue vous déplaira également ; cependant je crois être à l’abri de ses visites ; madame Duval le hait trop pour l’admettre.




LETTRE XLVII.


Continuation de la Lettre d’Évelina.
Holborn, 9 juin.

Madame Duval s’est levée fort tard ce matin, et à peine avions-nous déjeûné à une heure, lorsque miss Branghton, M. Smith et M. Dubois vinrent nous souhaiter le bon jour. Cet excès de politesse me surprit d’abord ; mais je découvris bientôt le véritable sujet de leur visite : miss Branghton et M. Smith étoient curieux de connoître celui qui m’avoit accostée la veille au Vauxhall : ils insistèrent tous deux, avec l’indiscrétion à laquelle ils m’ont déjà accoutumée.

Madame Duval intervint d’un ton d’autorité, et nous défendit à tous de parler de cet homme en sa présence : « C’est, disoit-elle, un des plus mauvais garnemens qui existent, un complice du capitaine Mirvan, qui s’entendoit avec lui