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serai plus tentée d’aller dans une assemblée. Que n’étois-je en Dorsetshire !

Après cela vous ne serez pas surpris que mylord Orville se soit contenté de faire demander ce matin des nouvelles de notre santé par son domestique, sans prendre lui-même cette peine, comme miss Mirvan s’y attendoit. Mais c’est peut-être l’usage de Londres.

Je ne voudrois pas vivre dans cette ville pour tout au monde ; je ne me soucie pas d’y rester davantage ; elle m’ennuie déjà : je souhaite que le capitaine arrive bientôt. Madame Mirvan parle de l’opéra pour ce soir ; peu m’importe.

Mercredi matin.

Je me suis très-bien amusée, presque malgré moi : j’étois sortie de fort mauvaise humeur, mais je ne pus résister aux charmes de la musique et du chant ; ils convenoient, on ne peut pas mieux, à ma situation actuelle. J’espère d’engager madame Mirvan de retourner à l’opéra samedi prochain. Que n’en donne-t-on tous les jours ! je ne connois rien de plus délicieux ; quelques-uns des airs m’ont fendu le cœur. C’étoit, à ce qu’ils disent, un opéra dans le genre sérieux : le premier chanteur comique étoit malade.