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VI
PRÉFACE.

plus dans le monde savant. Comme ils répondent lettre pour lettre aux caractères dêvanâgaris, on pourra toujours retourner aisément à ces derniers ; il suffira pour cela de savoir que tout mot doit être coupé de manière que les groupes de lettres se terminent toujours par la voyelle, et que, si le mot finit par une consonne celle-ci reste seule et se marque en sanscrit d’un virâma . Par exemple, brahmaćârin doit se diviser ainsi : bra hma ćâ ri n : en se reportant au tableau ci-après, on y trouvera les éléments ब्र ह्म चा रि न् qui réunis forment le mot dévanâgari ब्रह्मचारिन्.

L’ordre alphabétique est suivi dans cet ouvrage. Il y a en effet deux sortes de Dictionnaires : ceux que l’on pourrait appeler empiriques, qui ne supposent aucune connaissance préalable de la langue, et les dictionnaires scientifiques, s’adressant à des personnes qui la connaissent déjà. Ceux-ci présentent les mots classés par familles, et, s’ils étaient bien faits, ils mettraient sous chaque racine tous les termes qui en dérivent, sans exception ; la langue se trouverait ainsi divisée, suivant la méthode des naturalistes, en une suite de groupes naturels ou de tableaux synoptiques. Les autres suivent simplement l’ordre alphabétique ; seulement, pour obvier, du moins en partie, aux inconvénients de ce système, ils offrent la racine à côté du mot toutes les fois que cela est possible ou nécessaire.

Dans chaque article on peut présenter les significations selon leur ordre de succession chronologique, et faire de la sorte un dictionnaire historique de la langue. Dans l’état présent des études orientales, nous croyons qu’un travail de ce genre est à peu près impossible pour le sanscrit. Mais comme la plupart des mots sanscrits ont leur racine dans la langue même, on peut presque toujours, en partant de l’étymologie, classer les divers sens d’un mot dans leur ordre de dérivation logique. C’est ce que nous avons essayé de faire chaque fois que cela s’est trouvé possible.

Nous donnons le thème des mots déclinables, et nous supposons que le lecteur connaît les déclinaisons. Quant au féminin