Page:Burnouf - La Bhagavad-Gîtâ.djvu/237

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8. Celui qui, redoutant une fatigue corporelle, renonce à un acte et dit : « Cela est pénible, » n’agit là que par instinct et ne recueille aucun fruit de son renoncement.

9. Tout acte nécessaire, Arjuna, s’accomplit en disant : « Il faut le faire, » et si l’auteur a supprimé le désir et abandonné le fruit de ses œuvres, c’est l’essence même de l’abnégation.

10. Un homme en qui est l’essence de l’abnégation, un homme intelligent et à l’abri du doute, n’a ni éloignement pour un acte malheureux, ni attache pour une œuvre prospère.

11. Car il n’est pas possible que l’homme, doué d’un corps, s’abstienne absolument de toute action ; mais s’il s’est détaché du fruit de ses actes, dès lors il pratique l’abnégation.

12. Désirée, non désirée, mêlée de l’un et de l’autre, telle est après la mort la triple récompense de ceux qui n’ont point eu d’abnégation, mais non de ceux qui l’ont pratiquée.

13. Apprends de moi, ô guerrier, les cinq principes proclamés par la théorie démonstrative comme contenus dans tout acte complet :