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CHAPITRE X.

immense et incalculable parviennent rapidement à posséder l’état suprême de Buddha parfaitement accompli. Ensuite Bhagavat prononça dans cette occasion les stances suivantes :

1. Celui qui désire se tenir dans l’état de Buddha, celui qui aspire à la science de l’être existant par lui-même, doit honorer les êtres qui gardent cette règle de conduite.

2. Et celui qui désire l’omniscience, comment parviendra-t-il à l’obtenir promptement ? En comprenant ce Sûtra, ou en honorant celui qui l’a compris.

3. Il a été envoyé par le Guide du monde dans le but de convertir les êtres, celui qui, par compassion pour les créatures, expose ce Sûtra.

4. C’est après avoir quitté une bonne existence qu’il est venu ici-bas, le sage qui par compassion pour les êtres possède ce Sûtra.

5. C’est à l’influence de son existence [antérieure] qu’il doit de paraître ici, exposant, au temps de sa dernière naissance, ce Sûtra suprême.

6. Il faut honorer cet interprète de la loi en lui offrant des fleurs divines et mortelles, avec toute espèce de parfums ; il faut le couvrir de vêtements divins, et répandre sur lui des joyaux.

7. Les hommes tiennent constamment les mains jointes en signe de respect, comme devant l’Indra des Djinas qui existe par lui-même, lorsqu’ils sont en présence de celui qui, pendant cette redoutable époque de la fin des temps, possède ce Sûtra du Buddha entré dans le Nirvâṇa complet.

f. 124 b.8. On doit donner des aliments, de la nourriture, du riz, des boissons, des Vihâras, des lits, des siéges et des vêtements, par kôṭis, pour honorer ce fils du Djina, n’eût-il exposé ce Sûtra qu’une seule fois.

9. Il remplit la mission que lui ont confiée les Tathâgatas, et il a été envoyé par moi dans la condition humaine, celui qui, pendant cette dernière époque [du Kalpa], écrit, possède et entend ce Sûtra.

10. L’homme qui oserait ici adresser des injures au Djina, pendant un Kalpa complet, en fronçant le sourcil avec de mauvaises pensées, commettrait sans doute un péché dont les conséquences seraient bien graves.

11. Eh bien, je le dis, il en commettrait un plus grand encore, celui qui adresserait des paroles d’injure et de colère à un personnage qui, comprenant ce Sûtra, l’exposerait en ce monde.

12. L’homme qui tenant les mains jointes en signe de respect pendant un Kalpa entier, me célébrerait en face, dans plusieurs myriades de kôṭis de stances, afin d’obtenir cet état suprême de Bôdhi ;