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CHAPITRE XII.

enfoncés dans la racine du vice, difficiles à dompter, privés de foi(144 b 2), pleins de défiance. Quant à nous, ô Bhagavat, déployant [la force de] la patience, nous exposerons ce Sûtra dans ce temps [futur] ; f. 145 a.nous le posséderons, nous l’enseignerons, nous l’écrirons, nous l’honorerons, nous le vénérerons, nous l’adorerons. Faisant l’abandon de notre vie et de notre corps, nous expliquerons ce Sûtra. Que Bhagavat modère donc son ardeur.

Alors cinq cents Religieux de l’assemblée, dont les uns étaient Maîtres(145 a) et les autres ne l’étaient pas, s’adressèrent en ces termes à Bhagavat : Et nous aussi, ô Bhagavat, nous sommes en état d’expliquer cette exposition de la loi, même dans les autres univers. En ce moment tout ce qu’il y avait de Çrâvakas de Bhagavat, dont les uns étaient Maîtres et les autres ne l’étaient pas, qui avaient appris de Bhagavat qu’ils parviendraient à l’état suprême de Buddha parfaitement accompli, les huit mille Religieux, enfin, dirigeant leurs mains réunies en signe de respect, du côté où se trouvait Bhagavat, lui adressèrent ces paroles : Que Bhagavat modère son ardeur ; et nous aussi nous expliquerons cette exposition de la loi, quand le Tathâgata sera entré dans le Nirvâṇa complet, à la fin des temps, dans la dernière période, et nous le ferons dans d’autres univers. Pourquoi cela ? C’est que dans cet univers Saha, les êtres sont livrés à l’orgueil ; ils n’ont que peu de racines de vertu ; leur esprit est sans cesse occupé de pensées de malveillance, ils sont de leur nature fourbes et menteurs.

f. 145 b.Ensuite Mahâpradjâpatî la Gôtamide, sœur de la mère de Bhagavat, accompagnée de six cents Religieuses, dont les unes étaient Maîtresses et les autres ne l’étaient pas, s’étant levée de son siége, dirigeant du côté de Bhagavat ses mains réunies en signe de respect, se tint debout les yeux fixés sur Bhagavat. En cet instant Bhagavat s’adressa ainsi à Mahâpradjâpatî la Gôtamide : fille de Gôtama, te tiendrais-tu ici debout, triste et regardant Bhagavat, parce que cette réflexion t’occupe : Je n’ai pas entendu de la bouche du Tathâgata, je n’ai pas appris de lui que j’arriverais à l’état suprême de Buddha parfaitement accompli ? Au contraire, ô fille de Gôtama, la prédiction de ta destinée future a été faite avec celle qui s’adressait à l’assemblée tout entière. En effet, ô fille de Gôtama, à partir de ce moment-ci, après avoir honoré, etc., trente-huit fois cent mille myriades de kôṭis de Buddhas, tu deviendras un Bôdhisattva Mahâsattva, interprète de la loi. Ces six mille Religieuses elles-mêmes, dont les unes sont Maîtresses et les autres