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CHAPITRE XXII.

landes d’étoffes de soie y étaient suspendues ; elle était embaumée de vases à parfums faits de pierres précieuses. Sous ces arbres de diamant, à la distance d’un jet de flèche, étaient placés des chars faits de pierreries, et sur le front de ces chars se tenaient cent dix millions de fils des Dêvas, faisant résonner les cimbales et les plaques d’airain, pour honorer le bienheureux Tathâgata Tchandra…çrî, vénérable. Alors le bienheureux Tathâgata expliqua avec étendue cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi à ces grands Çrâvakas et à ces Bôdhisattvas, en commençant par le Bôdhisattva Mahâsattva Sarva­sattvapriyadarçana. La durée de la vie de ce bienheureux Tathâgata Tchandra…çrî, vénérable, fut de quarante mille Kalpas, ainsi que celle de ces Bôdhisattvas Mahâsattvas et de ces grands Çrâvakas. Et le Bôdhisattva Mahâsattva Sarvasattvapriyadarçana,f. 212 b. s’appliqua, sous l’enseignement du Bienheureux, à la pratique des devoirs difficiles. Il passa douze mille années à se promener, se livrant exclusivement à la méditation par le développement d’une application intense. Au bout de ces douze mille années, il acquit la méditation des Bôdhisattvas nommée l’Enseignement complet de toutes les formes. Et à peine eut-il acquis cette méditation, que, content, charmé, ravi, plein de joie, de satisfaction et de plaisir, il fit en ce moment la réflexion suivante : Pour avoir possédé cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi, la méditation de l’Enseignement de toutes les formes a été acquise par moi. Puis le Bôdhisattva fit encore la réflexion suivante : Si je rendais un culte à ce bienheureux Tathâgata Tchandra…çrî et à cette exposition de la loi du Lotus de la bonne loi ? En ce moment il acquit la méditation des formes, de telle manière qu’aussitôt, du haut du ciel, il tomba une grande pluie de fleursf. 213 a. de Mandârava et de Mahâmandârava. Il se forma un nuage de santal de l’espèce dite Kalânusârin(213 a), et il tomba une pluie de santal de l’espèce dite Uragasâra. Et la nature de ces essences était telle, qu’un seul Karcha de ces parfums valait l’univers Saha tout entier.

Ensuite, ô Nakchatra…abhidjña, le Bôdhisattva Mahâsattva Sarvasattva­priyadarçana, doué de mémoire et de sagesse(213 a 2), sortit de cette méditation ; et, en étant sorti, il fit la réflexion suivante : Le spectacle de cet effet de [ma] puissance surnaturelle ne sert pas à honorer le bienheureux Tathâgata autant que le ferait l’abandon de mon propre corps. Alors le Bôdhisattva Mahâsattva Sarvasattvapriyadarçana se mit à manger dans ce moment de l’Aguru, de l’encens, de l’oliban, et à boire de l’huile de Tchampaka. Le