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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

formées de l’ensemble des Çramaṇas, des Brâhmanes, des Dêvas, des hommes et des Asuras : « Aujourd’hui, ô Religieux, [dit-il,] cette nuit même, à la veille du milieu, le Tathâgata entrera complétement dans l’élément du Nirvâṇa où il ne reste aucune trace de l’agrégation [des éléments matériels]. »

f. 14 a.Ensuite, ô toi qui es invincible, le bienheureux Tathâgata Tchandra­sûryapradîpa prédit au Bôdhisattva Mahâsattva nommé Çrîgarbha, qu’il obtiendrait l’état suprême de Buddha parfaitement accompli, et après avoir fait cette prédiction, il s’adressa ainsi à l’assemblée tout entière : « Oui, Religieux, ce Bôdhisattva Çrîgarbha parviendra à l’état suprême de Buddha immédiatement après moi. Il sera le Tathâgata Vimalanêtra, etc. »

Ensuite, ô toi qui es invincible, le bienheureux Tathâgata Tchandra­sûryapradîpa, vénérable, etc., cette nuit-là même, à la veille du milieu, entra complétement dans l’élément du Nirvâṇa où il ne reste aucune trace de l’agrégation [des éléments matériels]. Et le Bôdhisattva Mahâsattva Varaprabha garda en dépôt cette exposition de la loi nommée le Lotus de la bonne loi ; et pendant quatre-vingts moyens Kalpas, le Bôdhisattva Varaprabha garda en dépôt l’enseignement du Bienheureux qui était entré dans le Nirvâṇa complet, et il l’expliqua. Alors, ô toi qui es invincible, les huit fils du Bienheureux, à la tête desquels était Sumati, devinrent les disciples du Bôdhisattva Varaprabha; ils furent mûris par lui pour l’état suprême de Buddha parfaitement accompli ; f. 14 b.et ensuite plusieurs centaines de mille de myriades de kôṭis de Buddhas furent vus et vénérés par eux ; et tous parvinrent à l’état suprême de Buddha parfaitement accompli, et le dernier d’entre eux fut le Tathâgata Dîpamkara, vénérable, etc.

Parmi ces huit cents disciples il y avait un Bôdhisattva qui attachait un prix extrême au gain, aux témoignages de respect, au titre de savant, et qui aimait la renommée ; les lettres et les mots qu’on lui montrait disparaissaient pour lui sans laisser de traces. Son nom était Yaçaskâma. Plusieurs centaines de mille de myriades de kôṭis de Buddhas avaient été réjouis du principe de vertu qui était en lui ; et après les avoir ainsi réjouis, il les avait honorés, servis, vénérés, adorés, entourés de ses hommages et de ses prières. Pourrait-il après cela, ô toi qui es invincible, te rester quelque incertitude, quelque perplexité ou quelque doute ? Il ne faut pas s’imaginer que dans ce temps et à cette époque, ce fût un autre [que moi]