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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

les forces, les éléments constitutifs de l’état de Bôdhi, les contemplations, les affranchissements, les méditations, l’acquisition de l’indifférence, c’est pour cela, dis-je, qu’ils expliquent les diverses lois. Ils ont acquis une grande merveille et une chose bien surprenante, ô Çâriputtra, les Tathâgatas vénérables, etc. C’en est assez, ô Çâriputtra, et ce discours doit suffire ; oui, les Tathâgatas vénérables, etc., ont acquis une merveille singulièrement surprenante. C’est le Tathâgata, ô Çâriputtra, qui seul peut enseigner au Tathâgata les lois que le Tathâgata connaît. Le Tathâgata seul, ô Çâriputtra, enseigne toutes les lois, car le Tathâgata seul les connaît toutes. Ce que sont ces lois, comment sont-elles, quelles sont-elles, de quoi sont-elles le caractère, quelle nature propre ont-elles ? tels sont les divers aspects sous lesquels le Tathâgata les voit face à face et présentes devant lui.

f. 19 b.Ensuite Bhagavat, pour exposer ce sujet plus amplement, prononça dans cette circonstance les stances suivantes :

1. Ils sont incommensurables les grands héros, dans le monde formé de la réunion des Maruts et des hommes ; les Guides [du monde] ne peuvent être connus complétement par la totalité des créatures.

2. Personne ne peut connaître quelles sont leurs forces et leurs [moyens d’]affranchissement, quelle est leur intrépidité, quelles sont enfin les lois des Buddhas.

3. Jadis j’ai observé, en présence de plusieurs kôṭis de Buddhas, les règles de la conduite religieuse, qui sont profondes, subtiles, difficiles à connaître et à voir.

4. Après en avoir rempli les devoirs pendant un nombre inconcevable de kôṭis de Kalpas, j’en ai vu le résultat que je devais recueillir dans la pure essence de l’état de Bôdhi.

5. Aussi connais-je ce que sont les autres Guides du monde ; je sais ce que c’est que cette science, comment elle est, quelle elle est, et quels en sont les caractères.

6. Il est impossible de la démontrer, et il n’en existe pas d’explication ; il n’y a pas non plus de créature dans ce monde

7. Qui soit capable d’enseigner cette loi, ou de la comprendre si elle lui était enseignée, à l’exception des Bôdhisattvas ; en effet, les Bôdhisattvas sont remplis de confiance.

8. Et les Çrâvakas mêmes de l’Être qui connaît le monde, ces hommes qui ont accompli leur mission et entendu leur éloge de la bouche des Sugatas, qui sont exempts de toute faute, et qui sont arrivés à leur dernière existence corporelle, non, la science des Djinas n’est pas l’objet de ces hommes eux-mêmes.