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CHAPITRE XI.

f. 132 a.Sans ces montagnes que l’on nomme, etc.] Voyez la note à l’Appendice, no XVIII.

f. 132 b.Chacun de ces arbres avait une hauteur et une circonférence de cinq cents Yôdjanas.] Il faut traduire plus exactement : « Chacun de ces arbres avait une hauteur de cinq cents « Yôdjanas, et une circonférence d’un demi-yôdjana. » Cela nous donne l’idée d’arbres singulièrement élancés, et on pourrait en conclure que le texte est altéré, mais les manuscrits sont unanimes pour lire ardhayôdjana. Aurait-on voulu dire « un Yôdjâna et demi ? » L’exagération de cette description fabuleuse est augmentée jusqu’à la niaiserie par un des manuscrits de M. Hodgson, qui au lieu de cinq cents lit mille Yôdjanas.

f. 135 a.Ayant les membres desséchés.] J’avais lu par erreur pariçuchkagâtrô, préoccupé malgré moi de l’idée de sauver au moins l’apparence du sens commun dans ces exhibitions fantastiques ; mais tous les manuscrits donnant pariçuddhagâtrô, il faut traduire, « ayant les membres très-purs, » ou « parfaits, bien conformés, » selon le sens qu’a très-fréquemment pariçuddha dans ce livre.

f. 137 a.St. 11. Rugissement du lion.] Le texte dit sim̃hanâda ; c’est une des expressions figurées « par lesquelles les Buddhistes désignent l’enseignement de la loi que donne le Buddha. J’ai eu occasion d’en parler dans le premier volume de l’Histoire du Buddhisme[1]. Mais ce que j’ai oublié de remarquer alors, c’est que cette expression est, comme bien d’autres du même genre, empruntée à l’art militaire des Indiens. L’Amarakocha nous apprend en effet que sim̃hanâda, ou « le rugissement du lion, » désigne le cri de guerre[2]. Le Buddha est comparé à un soldat qui pousse le cri de guerre contre l’armée de Mâra ou du péché ; et chacune des phases de sa lutte avec le vice est comparée à un combat acharné. Il se peut que le souvenir de l’origine militaire de Çâkya n’ait pas été sans influence sur l’emploi de cette phraséologie belliqueuse à laquelle j’ai déjà fait allusion[3]. Selon les auteurs chinois, le rugissement du lion sert de point de comparaison, sous onze rapports différents, à la prédication que le Buddha fait de la loi[4].

f. 137 b.St. 29. Les quatre-vingt-quatre mille corps de la loi.] Voyez sur cette division fabuleuse f. 137 b. des livres fondamentaux des Buddhistes, l’Introduction à l’histoire du Buddhisme indien, t. I, p. 34 et 35.

f. 138 a.St. 30. Les cinq connaissances surnaturelles.] Voyez ci-dessus, chap. 1, f. 1, p. 291, et chap. v, f. 75 a, p. 379.

St. 32. Les six connaissances surnaturelles.] Voyez ci-dessus, chap. iii, f. 52 b, st. 84, p. 372, et l’Appendice, no XIV.

  1. Introd. à l’histoire du Buddhisme indien, t. I, p. 431, note 1.
  2. Amarakocha, l. II, chap. II, sect. 2, st. 76, Loiseleur, p. 199 ; Bhagavad gîtâ, p. 156, éd. Lassen.
  3. Ci-dessus, chap. vii, f. 89 a, p. 387 et 388.
  4. A. Rémusat, Foe koe ki, p. 160.