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CHAPITRE XXIII.

préfère est exactement celle de la formule des Buddhistes méridionaux, la version du Prâtihârya sûtra sépare vraisemblablement à tort l’idée exprimée par anavadyatâm, « la considération, le mérite de ne pas donner prise aux reproches, » de cet autre avantage de ne rencontrer que des contacts agréables ; et de plus, le terme « les contacts » se trouve isolé sans qualificatif qui le détermine. Voici maintenant la formule en pâli, telle qu’on la trouve fréquemment dans les Suttas des Buddhistes de Ceylan : Subhô mânavô nôdêyyaputtô bhagavantam ânandam appâbâdham̃ appâtam̃kam̃ lahuṭṭhânam̃ balam̃ phâsuvihâram̃ putchtchhati. « Le jeune Subha, fils du Nôdêyya, souhaite au bienheureux Ânanda peu de peines, peu de maux, une situation facile, la force et une existence aisée[1]. » Le mot lahuṭṭhâna que je traduis ici par « une situation facile » en le ramenant au sanscrit laghusthâna, peut également signifier « un effort facile, » si l’on en fait l’altération de laghûtthâna. Au reste, les deux formules sont bien certainement conçues dans le même esprit, et presque dans les mêmes termes ; et je crois, sauf erreur, que la plus ancienne des deux n’est pas la plus développée. Ce qui me confirme dans cette opinion, c’est que je trouve une troisième rédaction de cette manière de compliment, très-rapprochée de celle des textes pâlis et plus brève encore, au début même de l’édit en forme de missive, que le roi Piyadasi adresse aux Religieux rassemblés dans le Magadha. On en trouvera l’explication à l’Appendice sous le no X.

f. 224 a.De la haine contre les Brahmanes.] J’ai peut-être traduit trop littéralement le terme abrâhmaṇya, qui doit plutôt signifier ici « l’impiété. »

f. 226 a.À celles qui ont, les unes la forme de Yakchas, etc.] Ces formes de Yakchas, d’Asuras et d’autres êtres surhumains ne sont pas seulement celles des créatures auxquelles Gadgadasvara est supposé enseigner la loi ; ce sont encore ici celles que Gadgadasvara lui-même revêt pour instruire ces diverses classes de créatures réelles ou imaginaires. Il faut donc traduire de la manière suivante la fin de cette phrase, après les mots aux créatures : « tellement qu’il prend pour les unes la forme d’un Yakcha, pour les autres celle d’un Asura, pour d’autres celle de Garuḍa, pour d’autres enfin celle d’un Mahôraga. »

  1. Subha sutta, dans Dîgha nikaya, f. 49 a ; Lôhitchtcha sutta , ibid. f. 58 b : Mahâparinibbâna sutta, ibid. f. 81 b.