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APPENDICE. — No II.

(Indra), je crois, veille à sa défense ; et moi je suis son esclave, son serviteur, qui me tiens debout devant lui, qui me prosterne derrière lui, qui réponds toujours, Que faut-il faire, qui agis pour lui être agréable, qui ai un doux parler, dont les regards sont toujours fixés sur son visage. Ah ! puissé-je accomplir les actes de vertu qu’il a faits ! Pourquoi ayant rasé ma chevelure et ma barbe, ayant revêtu des habits de couleur jaune, ne sortirais-je pas de la maison pour entrer dans la vie religieuse ? Que cet homme, dans un autre temps, après avoir rasé sa chevelure et sa barbe, et revêtu des habits de couleur jaune, sorte de la maison pour entrer dans la vie religieuse. Qu’une fois devenu mendiant, il vive retenu en son corps, retenu en son langage, retenu en ses pensées, se conformant pour sa nourriture et ses vêtements à la volonté des autres, se plaisant dans la solitude. Que tes gens alors t’annoncent ceci : Apprends, ô Dêva (ô roi), que cet homme qui était ton esclave, ton serviteur, qui se tenait debout devant toi, qui se prosternait derrière toi, qui répondait toujours, Que faut-il faire, qui agissait pour t’être agréable, qui avait un doux parler, dont les regards étaient toujours fixés sur ton visage, que cet homme après avoir rasé sa chevelure et sa barbe, après avoir revêtu des habits de couleur jaune, est sorti de la maison pour entrer dans la vie religieuse, et qu’une fois devenu mendiant, il vit retenu en son corps, retenu en son langage, retenu en ses pensées, se conformant pour sa nourriture et ses vêtements à la volonté des autres, se plaisant dans la solitude. Est-ce que tu dirais alors : Qu’il vienne cet homme qui est à moi ; qu’il redevienne de nouveau mon esclave, mon serviteur, se tenant debout devant moi, se prosternant derrière moi, répondant toujours, Que faut-il faire, agissant pour m’être agréable, ayant un doux parler, tenant ses regards toujours fixés sur mon visage ? — Non certainement, seigneur [f. 16 b] ; bien au contraire, je le saluerais moi-même, je me lèverais à son approche, je l’inviterais à prendre un siége, je l’engagerais à recevoir des vêtements, une portion de nourriture, un lit et un siége, des médicaments pour les maladies et d’autres ustensiles nécessaires ; j’établirais pour lui une garde, une défense et une protection conforme à la loi. — Comment comprends-tu cela, grand roi ? Si les choses sont ainsi, existe-t-il un résultat général et prévu [des actions humaines], ou bien n’en existe-t-il pas ? — Certainement, seigneur, puisque les choses sont ainsi, il existe un résultat général et prévu [des actions humaines] — Voilà donc, grand roi, la première chose que je t’ai apprise, savoir qu’il existe dès ce monde même un résultat général et prévu [des actions humaines]. — Mais est-il donc possible, seigneur, de montrer qu’il existe dès ce monde même encore un autre résultat général et prévu [des actions humaines] ? — Cela est possible, grand roi. C’est pourquoi, grand roi, je vais t’adresser là-dessus une question ; tu y feras la réponse qu’il te plaira.

« Comment comprends-tu ceci, grand roi ? Supposons que tu aies ici un homme, laboureur et maître de maison, chargé de faire rentrer tes revenus, d’augmenter la masse de tes biens. Que cette réflexion lui vienne à l’esprit : C’est certainement une chose surprenante, c’est une chose merveilleuse que la voie des vertus, que la récompense des vertus. Voilà le roi du Magadha, Adjâtasattu, fils de Vêdêhî, qui est un homme, et moi qui suis un homme aussi. Ce roi du Magadha, Adjâtasattu, fils de Vêdêhî, est entouré, est