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APPENDICE. — No II.

le pag̃gatchîra, le vag̃kaka (le jeu crochu), le môkkha (le jeu de la délivrance), le tchika[1], le tchig̃gulaka, le pattâḷhaka (le boisseau de feuilles), le rathaka (le jeu du char), le dhanuka (le jeu de l’arc), l’akkharika (le jeu des lettres), le manôsika (le jeu de penser), le yathâvadjdja (le jeu selon ce qu’on exclut) ; lui au contraire il a de l’aversion pour se livrer à la pratique d’un acte aussi fait pour troubler l’esprit que le jeu. Cela même lui est compté comme vertu.

« Comme on voit de respectables Samaṇas ou Brâhmanes, qui après avoir pris des aliments dignes de confiance, recherchent un lit élevé, un grand lit, par exemple une chaise longue, un bois de lit, une couverture de laine, une couverture de couleurs bariolées, une couverture de laine blanche, une couverture de laine à fleurs, une couverture de coton, un tapis de laine avec figures d’animaux[2], une couverture à poils des deux côtés, une couverture à poils d’un seul côté, une couverture de soie, un tapis de soie, un tapis de laine assez large pour seize danseuses, une housse d’éléphant, une housse de cheval, un tapis pour un char, une housse faite d’une peau d’antilope, une couverture et un tapis faits de la peau de la gazelle kâdalî, enfin un lit muni de tentures extérieures et d’un oreiller rouge des deux côtés[3] ; lui au contraire il a de l’aversion pour un lit élevé, pour un grand lit. Cela même lui est compté comme vertu.

« Comme on voit de respectables Samaṇas ou Brâhmanes, qui après avoir pris des aliments dignes de confiance, aiment à se livrer au soin de se parer et de s’orner de la manière suivante, par exemple en se parfumant, en se frottant de substances onctueuses, en se baignant, en se faisant masser[4], en se servant du miroir, de collyres, * de collyres pour chaque membre, * de guirlandes, d’onguents, de poudres odoriférantes pour la bouche, de liniments pour la bouche, de bandages pour les mains, en se liant les cheveux en forme de crête, en portant un bâton, un nymphæa, un poignard, un parasol, des chaussures bariolées, un turban, une pierre précieuse, un chasse-mouche, des vêtements blancs et ornés de longues franges ; lui au contraire il a de l’aversion pour se livrer au soin de se parer et de s’orner de cette manière [f. 18 a]. Cela même lui est compté comme vertu.

« Comme on voit de respectables Samaṇas ou Brâhmanes, qui après avoir pris des aliments dignes de confiance, se livrent à des entretiens grossiers, comme des conversations sur le roi, les voleurs, les grands ministres, l’armée, les dangers, les combats, les aliments, les boissons, les vêtements, les lits, les guirlandes, les odeurs, la parenté, les chars, les villages, les bourgs, les villes, les provinces, les femmes, les héros[5], les outils de labour, l’endroit où sont les jarres, les anciens trépassés, des sujets divers, les dé-

  1. Ou môkkhatchika, et ailleurs mêkkhatchika.
  2. Ce terme est, dans le texte, vikatikam̃, accusatif de vikatikâ, qui, selon Clough (Abhidh. ppadip. l. II, chap.  III, sect. 3, st. 31, p. 40), signifie a woollen carpet worked with the figures of lions, tigers, etc. C’est par conjecture que je traduis par couverture de coton, le mot tûlikatikam̃, écrit ailleurs tûlikam̃.
  3. Le manuscrit a, dans un autre endroit ubhatôlôhitam̃ kûṭapadhânam̃.
  4. Cette traduction est toute conjecturale ; le manuscrit a dans un endroit sambâganam̃ et dans un autre sabbâhanam̃, où je vois le sanscrit sam̃vâhana.
  5. Le manuscrit donne en un endroit sûra katham̃ et dans un autre sûkara katham̃, « les porcs. »