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APPENDICE. — N° VIII.

75. Surabhikêçah ; V79 surabhikêçah ; H78 surahhikêçatâ ; D71 sugandhamuddhantâ. Ce caractère signifie, « Il a la chevelure parfumée, » cGmme l’entendent les Tibétains. Toutes nos listes sont unanimes sur cet attribut, sauf celle des Singhalais qui lit sugandhamuddhantâ, leçon dont je ne puis rien faire qu’en lisant sugandhamuddhatâ, ce qui donne pour sens « La qualité d’avoir la tête parfumée. »

76. Aparuchakêçah ; V78 apataçâkéçah ; H77 aparachakêçatd ; D79 kômalakêsatâ. Ce caractère signifie, « Ses cheveux ne sont pas rudes. » Je ne vois pas de trace de cet attribut dans la version tibétame du Lalita vistara. Cependant nos quatre listes sont unanimes à ie reproduire, et il n’est pas possible de douter de sa valeur. Le Vocabulaire pentaglotte décrit fautivement avec un t et le troisième a long ; quant à la liste singhalaise, elle ie représente par une expression synonyme dont la signification est positive, de cette manière : « Il a les cheveux doux. »

77. Anâkulakêqah ; V77 apaïhlutitakéçah ; H76 asam̃gunitakéçatâ ; D77 alulitakésatâ. Ce caractère signifie, « Ses cheveux ne sont pas mêlés, » comme l’entendent aussi les Tibétains. Nos listes offrent ici d’assez grandes divergences ; mais, sauf un mot, ce ne sont là que des variantes d’orthographe, ou même des fautes qu’on peut corriger par la comparaison des divers énoncés entre eux. Au lieu du mol anâkula, « non confus, » les Singhalais disent ahilita, « non brouillé, non mêlé ; » ce qui est la variante la plus forte, mais ce qui donne le même sens. Ce mot aluîita permet de corriger l’énoncé si fautif du Vocabulaire pentaglotte, aparhluiiia, qu’on doit certainement lire asafhluliia, « qui n’est pas mêlé. » Quant à l’énoncé de la liste népalaise, il n’est pas certain qu’elle ne cache pas un mot nouveau, comme asamgadita, « qui n’est pas en boule, en masse ; » de sorte que l’attribut qui nous occupe devrait se traduire, «Ses cheveux ne forment pas une masse. » Dans le Journal de la Société asiatique de Londres ce terme est lu asammunita ; la leçon que j’ai reproduite précédemment est celle de la Société asiatique du Bengale. Cette divergence laisse planer du doute sur l’exactitude parfaite de l’un et de l’autre énoncé. Aussi se pourrait-il qu’il ne fallût pas aller chercher si loin la correction, et qu’on’ dût prendre asamgunita pour une altération de asam̃lulita.

78. Anapdrvakéçalj. ; D78 samakésatâ. Ce caractère signifie, « Il a les cheveux réguliers, » ou selon les Tibétains, « bien en ordre ; » mais cette traduction littérale ne fait pas suffisamment saisir ce qu’on doit entendre par cet attribut. J’y vois l’analogue du caractère précédent, « ses cheveux ne sont pas mêlés ; » c’est-à-dire que le n° 78 représente des cheveux qui se suivent dans un sens naturel, au lieu de se hérisser dans des directions divergentes. Il n’y a pas là proprement de répétition ; car après avoir montré dans l’article 77 que les cheveux de l’homme accompli ne sont pas mêlés, la description ne nous apprend pas si ces cheveux sont réguliers ou irréguliers, les uns longs et les autres courts, s’ils sont même bien ou mal plantés. Le n^ 78 me paraît répondre à la première de ces questions, et c’est pour cela que j’y ai ramené l’énoncé de la liste singhalaise, «La qualité