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philosophus virum sapientem non peccaturum esse dicebat, etiamsi peccasse eum dii atque homines ignoraturi forent, A. Gell. — « Pensons-nous que, si l’on avait fait un mérite à Fabius de ce qu’il savait peindre, il n’y aurait pas eu aussi chez nous beaucoup de Polyclètes et de Parrhasius ? » An censemus, si Fabio laudi datum esset, quod pingeret, non multos etiam apud nos futuros Polycletos[1] et Parrhasios[2] fuisse ? Cic. — « Verrès savait qu’on lui ferait un crime (qu’il lui serait imputé à crime) d’avoir reçu de l’argent, » Verres sciebat sibi crimini datum iri pecuniam accepisse, Cic.

§ 405. Fore, futurum esse, futurum fuisse ut.

Au lieu de mettre le verbe de la proposition complétive à l’un des deux futurs de l’infinitif, on peut le mettre au subjonctif, précédé de fore ou futurum esse ut pour le premier futur, et de futurum fuisse ut pour le futur antérieur.

Cette périphrase s’emploie surtout avec le passif : « Je crois que la ville sera prise, » Credo fore ut oppidum capiatur. — « Je croyais que la ville serait prise, » Credebam fore ut oppidum caperetur[3].

Comme l’infinitif passif n’a pas de futur antérieur, elle fournit le moyen d’y suppléer : « Le roi ignorait que la ville se serait rendue à lui, s’il eût attendu un seul jour, » Rex ignorabat futurum fuisse ut oppidum ipsi dederetur, si unum diem exspectasset[4].

On s’en sert également pour rendre le futur antérieur de l’actif : « Je crois que vous aurez lu ces livres avant que je sois de retour (devoir arriver que vous ayez lu), » Credo fore ut hos libros legeris, antequam redierim.

Elle est indispensable, à l’une et à l’autre voix, lorsque le supin, et par conséquent l’infinitif futur, manquent ou ne sont pas usités : Hujus me constantiæ spero fore ut nunquam pœniteat, Cic. (j’espère que je ne me repentirai jamais de cette fermeté). — Video te velle in cœlum migrare, et spero fore ut contingat id nobis, Cic. (je vois que vous voulez aller au ciel, et j’espère que nous aurons ce bonheur[5]).

  1. Célèbre statuaire grec.
  2. Célèbre peintre.
  3. Mot à mot : Je crois devoir arriver que la ville soit prise ; je croyais devoir arriver que la ville fût prise.
  4. Voyez des exemples pareils, Cés. B. C. iii, 101 ; Cic. Tusc. iii, 28.
  5. Contingit se dit ordinairement des événements heureux ; accidit, des événements contraires, evenit, de ceux qui sont indifférents.