Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Peu de temps après la mort, des gaz se forment dans l’intérieur des mailles du tissu cellulaire, et produisent un emphysème général ; la peau est parsemée de tâches violettes sur toute sa surface, une odeur infecte s’échappe du cadavre. Les incisions pratiquées dans le tissu cellulaire, donnent passage à du sang boueux, en même temps on perçoit une crépitation particulière due à la sortie des gaz.

Les lésions constatées sur le tissu musculaire sont très variables, mais elles manquent souvent dans la véritable fièvre charbonneuse ; lorsqu’elles existent, les muscles sont rouges, mous, friables, sans consistance, et adhèrent faiblement aux tendons et aux os ; quand ces dernières lésions se présentent, le périoste se détruit avec facilité. La sérosité qui infiltre les tissus cellulaire interstitiel forme des traînées linéaires mettant en relief les fibres qui les composent, et ces fibres sont tâchées de noir.

Tumeurs. Elles sont constituées par un amas de sérosité infiltrée dans les tissus cellulaire et musculaire. Leur incision donne passage à des gaz fétides, inflammables, de même nature que ceux formés dans les météorisations, et la tumeur s’affaisse, les tissus environnants peuvent être intacts ou colorés par la partie rouge du sang qui a servi à les former.

Exanthèmes. Il y a gangrène du tissu cellulaire et musculaire et des tissus sous-jacents ; d’autres fois la peau est mortifiée, résonne comme du vieux cuir, ou bien encore elle est ramollie, amincie.

système circulatoire et système lymphatique. L’aorte, la veine cave, les cavités du cœur sont remplies d’un sang noir reflétant une teinte verdâtre, il y a même endocardite, les parois des vaisseaux et de cet organe sont infiltrées par un liquide noirâtre résistant au lavage.