Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/186

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Croyez-moi, montrez-vous, tandis qu’à vous connoître
On me voit employer mille soins superflus ;
Vous viendrez par malheur vous découvrir peut-être,
Quand je ne voudrai plus.

Honteuse, quelque jour, de me voir engagée
À la tendre amitié qu’aujourd’hui je promets,
Je crains de souhaiter, dans mon ame changée.
De ne vous voir jamais

Déjà de ma promesse en secret je soupire.
Je sens qu’à la tenir il y va trop du mien ;
Et, si vous me laissez le temps de m’en dédire,
Je ne réponds de rien.


À IRIS[1],
en lui envoyant les vers précédents.


Que votre austérité m’excuse,
Si j’ose, à l’inconnu, parler si tendrement.
Entre nous, ce n’est qu’une ruse.
Pour le tirer plus tôt de son déguisement.
Ma promesse est un peu hardie ;
Mais à la faire, Iris, je ne cours nul hasard.
Je lui dirai, s’il vient : Je me suis repentie,
Et vous venez trop tard.

  1. Mademoiselle Dupré.