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Chefs-d’œuvre poétiques

Non, phéneix d’attraicts ! deigne attendre
Que ciel, por l’heur de tes bieaulx jors,
Ravive ez ma cendre,
Ez ma cendre, un phéneix d’amors !


TENSON.


Ore en déduict, ores en lermes,
Voz pri me dire, ô cuers infermes
(Se tant en est, comm’est li miens),
Amors est-il malz ? est-il biens ?….

S’est malz, d’où vient que nuz l’empesche
D’enchaener tendre josnesche ?
Sçay contre li siens carreletz,
Foibles escus, casques, borletz ;
Maiz n’est-il plante qu’en guarisse
Ny d’encanter qui le jorisse ?
Le maugréer ?…. ha l’air si dous !
Le fuyr ?…. cort plus viste que nous !

S’est biens ! porquoy tosjors le creindre,
Et mesmes quant sobrit, se pleindre
De son delittable povoir ?….
Ha ! ne gronce, qui peult avoir
Déduict en myen paynes qu’endure !
Car n’est pas de gieux qui meins dure ;
Tote seyzon ne pond li flours ;
Emprez deiz riz viegnent deiz plours.

Ore en déduict, ores en lermes,
Voz pri me dire, ô cuers infermes,
(Se tant en est, comm’est li miens),
Amors est-il malz ? est-il biens ?