Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/57

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Il y a sept ans que le perdi, lassète ;
Mieux me voulsist estre lors entérée.
Com turtre sui !

Car depuis lors en dueil et en souffrète,
Et en meschief très grief sui demourée ;
Ne n’ay espoir, tant com j’are durée,
D’avoir soulas com en joye me mette.
Com turtre sui !


LES DOUCEURS DU MARIAGE.

BALLADE.


Doulce chose est que mariage ;
Je le puis bien par moy prouver,
Voyre à qui mary bon et sage
A, comme Dieu m’a fait trouver.
Louez en soit-il, qui sauver
Le me vueille ! car son grant bien,
De fait, je puis bien esprouver ;
Et certes le doulz m’aime bien !

La première nuit de mainage,
Très lors poz-je bien esprouver
Son grant bien ; car oncques oultrage
Ne me fist, dont me deust grever.
Mais ains qu’il fust temps de lever,
Cent fois baisa, si com je tien,
Sanz villennie autre rouver ;
Et certes le doulz m’aime bien !