Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/70

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ANNE DE MARQUETS.


Cette demoiselle, née de parents nobles et riches, fut élevée dans l’étude des belles-lettres et dans la piété. Religieuse à Poissy dans un couvent de l’ordre de St-Dominique, elle ne fut ni de ces dévotes atrabilaires qui croient la piété incompatible avec la poésie, ni de ces personnes qui, par l’abus qu’elles font de leurs talents, déshonorent la sainteté de leur état. Elle fit des siens l’usage qu’elle en devait faire, en les consacrant à la religion ; mais l’austérité du cloître ne l’empêcha point de conserver des relations avec les gens de lettres estimables qu’elle avait eu occasion de connaître.

Les poésies d’Anne de Marquets respirent la candeur et la piété ; elle y paraît animée d’un zèle aussi solide qu’éclairé. Ronsard et d’autres poètes célèbres de ce temps en ont fait l’éloge. Elle atteignit un âge avancé, mais elle perdit la vue quelque temps avant sa mort qui eut lieu en 1558. Cette fille respectable laissa en mourant à la sœur Marie de Fortia, son amie, religieuse du même couvent, 380 sonnets spirituels ayant trait aux dimanches et aux principales solennités de l’année. Anne de Marquets a, d’ailleurs, fait des pièces fugitives, et composé des sonnets et des devises pour l’assemblée tenue à Poissy en 1561.

Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en leur donnant les deux premiers sonnets spirituels de cette muse pieuse.