Page:Busquet - La Nuit de Noël, 1861.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je fuyais en Égypte avec Joseph, mon maître.
Et la vierge et Jésus qui commençait de naître ;
Nous marchions jour et nuit sous le regard de Dieu,
La soif nous dévorait : dans ce pays de feu
Nulle oasis au loin ; ma peine était extrême,
Non pour moi, pour Jésus, pour cet enfant que j’aime,
Car il me semble encor sentir le doux fardeau.
Le bon Joseph en vain partout cherchait de l’eau :
J’aperçois à l’écart sous un figuier stérile
Des gens d’aspect étrange et de mine incivile,
Aux oripeaux sans nom, sales et déchirés,
Qui mangeaient et buvaient, longuement altérés.
C’étaient des compagnons, Égyptiens farouches…