que nul ne sera tenté non plus, après avoir jeté
un coup d’œil sur les notes, de douter de la véracité de Bussy et de me contredire lorsque je signale l’importance historique de son livre.
Pas plus qu’un autre je ne pousse jusqu’à la
déraison l’estime que je fais des belles qualités
artistiques du XVIIe siècle ; aussi bien qu’un autre je me sens peu d’attachement pour la vanité et
les vices de ces grands seigneurs et de ces belles
dames ; mais je ne puis me débarrasser d’un certain goût pour leurs fêtes, d’une certaine admiration pour leur esprit, d’une certaine tendresse
pour leur beauté, d’un certain enthousiasme pour
tout ce qui avoit alors de la physionomie, de
l’esprit, de la grandeur.
Un Italien m’excusera sans peine. Je sais
qu’aujourd’hui les progrès de l’économie politique et de la chimie obligent les hommes à se
garder d’un vain engouement pour tout ce qui est
pompe, parure et inutilité. Aussi m’accusé-je sans
feintise. J’avouerai même que, sans rien ôter à
mon amour pour les conquêtes de l’esprit nouveau, je me vois de plus en plus ramené vers
cette littérature du dix-septième siècle, qui fut ma
première nourrice. La littérature qu’on fait aujourci’hui me fait adorer les lettres de ce temps-
là. Je suis fier de vivre dans le beau siècle d’action qui s’accomplit ; mais je voudrois vivre aussi,
à l’heure du loisir et des rêves, dans cette patrie
évanouie du grand art d’écrire.
C’est par suite de cet entraînement involontaire que j’ai trouvé de l’agrément dans le métier d’éditeur d’un pareil livre. Il m’a semblé que, puisque j’étois sûr de n’avoir pour eux qu’une