Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/256

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de monsieur l’évêque d’Amiens[1], ni le mien de lui avoir conseillé, pour s’être attiré une si méchante affaire. Je retournerai exprès à Paris afin d’entretenir mes amis du particulier, et vous tout le premier. Il faut que ce petit mot de vengeance m’échappe. Madame de Châtillon n’est pas oubliée quand l’occasion se présente de parler d’elle. Je vous donne le bonjour ; je suis trop en colère pour en attendre un aujourd’hui.

Peu de temps après ces deux lettres écrites, Cambiac retourna à Paris, en ne gardant plus aucune mesure avec madame de Châtillon ; il la déchira partout où il se trouva, et, pour assouvir pleinement sa vengeance, il montra à la reine toutes les lettres les plus emportées de madame de Châtillon. La modestie de l’histoire ne permet

    plusieurs autres, qu’elles se retirèrent de despit et de honte, et la laissèrent dans une paisible jouissance de l’honneur qu’elle s’estoit acquis, et qui ne donna pas aussi peu d’ombrage à celle qui s’estoit consacrée au service de la princesse Nitocris (la duchesse de Nemours). »

    Elle fut aimée du duc de Guise (Montp., t. 2, p. 116) lorsqu’il étoit archevêque de Reims. Retz la juge à notre point de vue particulier (p. 97) : « Madame la Palatine estimoit autant la galanterie qu’elle en aimoit le solide. Je ne crois pas que la reine Élisabeth d’Angleterre ait eu plus de capacité pour conduire un estat. Je l’ai veue dans la faction, je l’ai veue dans le cabinet, et je lui ai trouvé partout également de la sincérité ».

  1. Cet évêque est l’ancien P. Faure, agent de la cour, ami du P. Berthod pendant la Fronde, puis évêque de Glandèves, et, en 1653 (Berthod, p. 389), évêque d’Amiens.

    En 1656 Mademoiselle (t. 3, p. 80), le traite fort bien : « C’est un prélat qui a beaucoup d’esprit, et, quoiqu’il ait été cordelier, il n’a rien qui tienne du moine ; il a été long-temps à la cour. »