Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/271

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de cesser de l’être. Monsieur de Candale, qui étoit alors véritablement amoureux de madame d’Olonne, et qui ne s’étoit embarqué auprès de madame de Châtillon que pour la faire servir de prétexte, accorda facilement à l’abbé Foucquet ce qu’il lui faisoit demander ; mais comme, avec cette maîtresse, les amans étoient comme une hydre dont on ne coupoit point la tête qu’on n’en fît renaître une autre, La Feuillade[1] reprit la place du duc de Candale. L’abbé Foucquet, qui le connut aussitôt,

  1. « On dit que messieurs de La Feuillade ne sçauroient prouver qu’ils soient venus des anciens vicomtes d’Aubusson, ni même que le grand-maître cardinal d’Aubusson fût de leur maison. Je laisse à examiner ce fait aux généalogistes. » (Am. de La Houssaye, t. 1, p. 131.)

    Et moi aussi. La Feuillade (François d’Aubusson) étoit neveu de l’archevêque d’Embrun, dont on se moqua si souvent à la cour. Il étoit un peu couard. Bussy raconte dans ses Mémoires manuscrits (cabinet de M. Montmerqué) qu’il ne fut pas très satisfait de ce que l’Histoire amoureuse contenoit sur son compte. Il avoit été compagnon d’armes et ami de Bussy. Il fut lié avec Fouquet ; il l’avertit de sa prochaine disgrâce (Mottev., t. 5, p. 140).

    Ce fut le favori de Louis XIV quand Lauzun fut frappé de déchéance. À chaque page, dans les États du comptant (Archives nat., sect. hist., carton K ; p. 120, nº 12), il est question des gratifications que le roi lui accorde ; il les payoit en adulations byzantines. La place des Victoires est une place de son fait.

    Sur la fin de sa vie, Louis XIV s’en dégoûta. Il mourut en