Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/437

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Brion. Le gouvernement est semblable, et c’est un des plus grands passages de Ruffie, chez les Cornutes.—La ville

Palatine est fort connue. Comme il y a longtemps que l’on y alloit en dévotion et que chacun y portoit sa chandelle, on dit que les pèlerins en revenoient plus mal qu’ils n’y étoient allés. C’est une place qui change souvent de gouverneur, d’autant qu’il faut être jour et nuit sur les remparts, et l’on ne peut long-temps fournir à cette fatigue ; c’est pourquoi l’on n’y demeure guères. On remarque une chose en cette ville, c’est que le peuple y est sujet à une maladie qu’ils nomment chaude-crache, contre laquelle on dit aussi qu’ils se servent de gargarismes[1].

Plus loin, sur la Carogne, est la ville de

Chevreuse[2], qui est une grande place fort ancienne, pour le présent toute délabrée, dont les logemens sont tous découverts. Elle est néanmoins assez forte des dehors, mais de dedans mal gardée. Elle a été autrefois très fameuse et fort marchande ; elle trafiquoit en plusieurs royaumes, et maintenant la citadelle est toute ruinée par la quantité des sièges qu’on y a faits pour la prendre. On dit qu’elle s’est souvent rendue à discrétion. Le peuple y est d’une humeur fort changeante et fort incommode. Elle a eu plusieurs gouverneurs, dont le principal a été celui qui a commandé à Puisieux. Elle en est mal pourvue à présent, car celui qui est en charge n’est plus bon à rien[3].

  1. Hé ! hé ! Cela n’est pas dans l’Oraison funèbre.
  2. Marie de Rohan.
  3. Laigues.