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Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/115

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HISTOIRE


DE L’AMOUR FEINTE


DU ROI POUR MADAME


Vous m’avouerez, ma chère, qu’il est plaisant qu’une princesse de mon rang ait été le jouet d’une petite fille comme La Vallière ; cependant c’est ce qui m’est arrivé, et ce que je vais vous apprendre, puisque vous n’étiez point à Paris dans ce temps-là [1]. Vous saurez que peu de temps après que je fus mariée à Monsieur, lequel je ne pus jamais bien aimer, le Roi, qui, je pense, étoit de même pour la Reine, me venoit voir assez souvent et se plaignoit peu galamment de l’inutilité de son

  1. L’auteur fait allusion au séjour de madame de Créqui à Rome, où son mari étoit ambassadeur en ce temps ; il y fut victime d’une espèce d’assassinat qui motiva l’envoi en France du légat Chigi ; celui-ci, en même temps qu’il apportoit au Roi une satisfaction, faisoit, paroît-il, une cour assidue à la femme de l’ambassadeur.