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Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/135

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Mon mari me connoit fort bien ;
Tout ce discours ne sert de rien,
Il faut aller où l’on vous mène.
Pourquoi courir la pretantaine,
Lui disent les sergens railleurs,
Et venir autre part qu’ailleurs ?
Hé bien ! que votre mari vienne,
Qu’il vous retire et vous retienne,
S’il ne vous fait le même tour
Que le procureur de la cour
Fit l’autre jour à telle dame
Qui voulut se dire sa femme ;
« Allez, je ne vous connois point,
Et demeurons en sur ce point »,
Lui dit-il fort bien en colère.
À cela que pourriez-vous faire ?
Quand un homme est ainsi fâché,
Sa femme en porte le péché.
À propos, chez dame Thomasse,
Deux femmes de fort bonne race
Furent prises au trébuchet,
Et passèrent hier le guichet,
Et tous les jours, on en attrape
À l’heure que l’on met la nape :
Cela veut dire en plein midi[1].
Ha ! qu’un sergent est étourdi,
De venir frapper à cette heure !
Personne à table ne demeure ;
Il peut tout seul se mettre là :

  1. Pendant tout le 17e siècle l’usage se maintint de dîner à midi. Dans la satire du Repas, Boileau dit :

    J’y cours, midi sonnant, au sortir de la messe.