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Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/294

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De voir ouvertement son dessein condamné,
    Et le Moineau passionné,
De désespoir de voir son espérance en poudre,
    Se retira de son côté,
    Et fut contraint de se résoudre
    À rabaisser sa vanité
  Sur des objets de plus d’égalité.
    Voilà donc le récit fidelle
    De ce qui me tient en cervelle.
    Est-ce que je n’ai pas sujet
De dire que l’amour né sait plus ce qu’il fait ?
    Que la nature se dérègle,
  Puisque l’on voit, par un dessein nouveau,
    L’Aigle s’abaisser au Moineau,
  Et le Moineau s’élever jusqu’à l’Aigle ?
Et n’ai-je pas raison de dire a haute voix :
  Tout est perdu, pour la troisième fois ? »
    Ici le jaseur, hors d’haleine,
    Et quoique avec bien de la peine,
    Mit fin à sa narration.
    J’en trouvai l’histoire plaisante ;
    Mais, y faisant réflexion,
  Je la trouvai trop longue et trop piquante.
    Mais quoi ! c’étoit un Perroquet ;
    Il faut excuser son caquet[1].

  1. Ces deux derniers vers font allusion à une chanson fort à la mode quarante ans auparavant, et qu’on chantoit encore à cette époque. Le refrain étoit :

    Perroquet, perroquet,
    S’en doit rire dans son caquet.