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Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/355

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Évitons la confusion,
Et ne faisons pas un mélange ;
Distinguons le démon de l’ange.
À part scrupules superflus,
Puisqu’en ce temps il n’en est plus !
Il me prend un éclat de rire
D’en avoir ici tant à dire
Qu’il faut avec moi confesser
Que j’aurois peine à commencer.
Pendant que j’ai le vent en poupe,
Prenons-en une de la troupe,
Et la séparons du monceau,
Pour le premier coup de pinceau.
Nous dauberons quelque autre ensuite,
Et, suivant notre réussite,
Sans nous arrêter en chemin
Nous les passerons sous la main.
Mais donc pour entrer en matière,
Qui choisirons-nous la première ?
Prenons Madame de Brancas.
Je sais que chacun en fait cas ;
C’est une belle assez fameuse
Pour rendre notre histoire heureuse.
Je m’en vais doncque l’exposer.
Écoutez, je vais commencer.

Vêtu d’une étroite culotte,
Son père[1], faiseur de calotte,
En vendit, dit-on, à Lyon,

  1. Mathieu Garnier. Sa succession, dit le Catalogue des partisans, a été « un des principaux piliers de la maltôte de son temps, tant par création de nouveaux offices que par attribution de droits et taxes sur les anciens. » Cf. Courrier de la Fronde, Bibl. elzev., t. 1, p. 167.